Stella McCartney, à l’avant-garde de la mode écoresponsable.

08 février 2024

Dans l’univers effréné de la mode, émergent parfois des lumières singulières, portées par des créateurs audacieux qui transcendent les saisons pour léguer un travail impactant, qui saura marquer les esprits.

Stella McCartney, née le 13 septembre 1971, est l’une d’elles, portant avec une acuité et une pertinence peu communes les problématiques d’écoresponsabilité qui occupent aujourd’hui une place centrale dans l’industrie de la mode.

Mais comment s’est-elle imposée dans cette industrie tout en honorant ses valeurs ?

Dans un entretien donné au Monde en 2022, Stella McCartney donnait sa définition de la mode et du luxe : «Ma définition du luxe, c’est un produit qui a été fabriqué avec amour, dans le respect de la nature.»

Fille de Sir Paul McCartney et de la talentueuse photographe Linda McCartney, Stella a tracé son itinéraire avec audace au sein du monde exigeant de la mode. C’est à la Central Saint Martins College of Art and Design de Londres qu’elle commence à poser les bases d’une révolution esthétique incluant des questions écologiques auxquelles elle va rester fidèle toute sa carrière.
« C’était cette énergie du fait d’être à Soho en permanence, et l’histoire et l’héritage de ce lieu, et puis le fait que d’autres créateurs que je connaissais et avec qui j’étais amie y soient allés. C’était l’école par excellence. Le lieu incontournable. » déclare t’elle.

En témoigne une première collaboration chez Chloé de 1997 à 2001 où elle apporte un souffle de modernité, redéfinissant l’esthétique de la maison emblématique avec des lignes épurées et contemporaines. Une période charnière, une ère décisive qui a jeté les bases d’une carrière qui influencera l’histoire de la mode.

L’année 2001 marque le coup d’envoi de sa propre marque éponyme, une ode à la mode éthique et éco-responsable, rare pour l’époque.
Stella McCartney allie harmonieusement élégance, tendance et durabilité, affirmant des axiomes esthétiques et éthiques forts dans une industrie souvent pointée du doigt pour sa désinvolture sur les questions environnementales.

Le cœur de la philosophie de la créatrice réside dans l’utilisation de matériaux durables.
En privilégiant fibres organiques, cotons biologiques et polyesters recyclés, la Maison grave son empreinte écologique et s’impose à l’avant-garde de la mode.
Cette vision culmine dans l’utilisation novatrice de cuirs issus de champignons qui font de chaque pièce un manifeste en faveur de la préservation planétaire, à travers des collaborations marquantes avec Bolt Threads.
Cette démarche éthique a solidifié la réputation de la marque éponyme en tant que pilier de la mode durable, ouvrant la voie à une coexistence vertueuse entre élégance et respect environnemental.
Au fil des années, Stella McCartney fait de ses principes une vitrine et construit des collections aux répercussions profondes.

Le défilé Automne/Hiver 2019, par exemple, s’est transformé en une célébration éclatante de la mode durable, hissant sur les podiums tissus écologiques et alternatives végétales au cuir.

Aussi, la créatrice se lance sur le terrain de la skincare en 2006, avec sa gamme « Care by Stella Mccartney ». Elle introduit alors dans ce nouveau marché des valeurs peu appréhendées pour l’époque, en développant une gamme clean, avec des formules certifiées Ecocert et pet-friendly.
Après plusieurs années de retrait, mais consciente de l’atrait croissant pour le secteur de la beauté, elle inaugure en 2022 sa nouvelle collection « Stella » en collaborant avec le parfumeur Francis Kurkdjian. Elle crée alors des produits végétaliens, au packaging écologique et aux notes herbacées.
Très touchée par les innovations en faveur de la cause environnementale, elle entend reverser 1% des revenus des ventes de cette nouvelle ligne à une ONG spécialisée dans la protection des espaces marins.

Ainsi, Stella McCartney propose-t-elle une vision consciente des enjeux de son époque sans être austère pour autant. Un style aérien, confortable et souple, préoccupée par le quotidien de ceux qui l’adopte, elle démontre au delà de la question écologique la compatibilité de ses convictions avec l’industrie de la mode.